Les Nids du Béarn


De l'émotion, cette semaine, mon cher lecteur, car, à l'occasion de mes 32 printemps, Jules m'a réservé une fort belle surprise en me proposant un petit tour du Béarn le temps d'un week-end. Pris dans nos routines respectives, il est vrai que nous n'avions pas encore été explorer ensemble le cœur historique de la région. Au programme : visite des bourgades emblématiques et surtout, surtout, nuit insolite dans une cabane perchée dans la forêt. 

Nous avons débuté notre périple samedi matin, avec comme première destination Salies-de-Béarn, réputée pour son sel et ses cures thermales. En principe, nous nous estimons assez chanceux en ce qui concerne la météo, mais là, cette dernière était franchement maussade. 

A notre arrivée, nous sommes partis à la recherche d'un lieu pour nous remplir le bidou et avons été bien inspirés par le Bistrot 4 Grains. Pour moi, ce fut tartare de thon à la polynésienne et pavé de morue et son crumble gingembre-citron. Rien de bien local mais nous nous sommes régalés. 

Ensuite, direction le Musée du Sel et des Traditions Béarnaises. En raison des Journées du Patrimoine, l'entrée des lieux était libre. La visite retrace l'histoire de la ville, du développement du commerce du sel et des origines de la station thermale. Les explications sur la fabrication du sel sont intéressantes, mais je n'ai pas trouvé la visite extraordinaire, d'ailleurs, nous ne nous sommes pas éternisés. Finalement, nous avons parcouru les quelques ruelles de la ville. Inutile de préciser que les lieux doivent être franchement plus accueillants sous le soleil !





Après Salies-de-Béarn, nous nous sommes dirigés vers Orthez, qui n'a pas provoqué en moi quelconque émoi, à part son Pont Vieux qui surplombe le Gave de Pau.


Vint enfin le moment tant attendu de nous rendre à Loubieng pour découvrir notre petit nid douillet du jour. Nous avions entendu parler des Nids du Béarn par le bouche à oreilles et nos recherches Google sur des séjours insolites dans le coin. Nos diverses lectures nous promettaient un séjour inoubliable en plein cœur de la forêt, de quoi alimenter mes fantasmes de simulation de survie nés des premières diffusions de Koh-Lanta sur TF1.

Nous avons été accueillis par Sylvie, qui tient la boutique avec son conjoint Didier. A la réservation, nous avions le choix entre les nids, sortes de toiles de tentes suspendues à plusieurs mètres du sol, et les cabanes en bois, également perchées. Au regard des températures nocturnes annoncées, Jules a eu la sagesse de prendre les chambres en dur pour préserver sa moitié du froid de l'automne.

Un des nids
Notre cabane vue de la terre ferme
L'intérieur de notre cabane

Un escalier, en bois lui aussi, permet d'accéder à la cabane. La porte principale donne sur une chambre avec le lit joliment décoré. Pour descendre dans la pièce du dessous qui fait office de salle à manger, il faut emprunter une échelle en bois. Pas d'eau courante, pas d'électricité, et le pompon sur la Garonne : les toilettes sèches sur la terrasse. Ne vous méprenez pas : je trouve le concept génial. Dans la pratique, effectuer sa triste besogne dans un sac en fibre végétale et biodégradable avant de recouvrir le tout de sciure de bois demande un sacré sens de l'adaptation, surtout pendant un séjour qui se veut romantique !



Nous avions une heure à tuer avant de récupérer notre panier repas et le soleil est enfin arrivé, alors nous nous sommes promenés sur le domaine et avons découvert les diverses activités proposées par la maison : labyrinthe dans les bois, tir à l'arc (pour enfant), jeux en bois... et Molkky, le compagnon idéal des après-midi post-repas de famille.

A 19 heures, il fut temps de récupérer notre repas du soir, préparé par nos gentils hôtes. Au menu, de la denrée simple mais efficace : salade composée, pain, pâté, fromage de brebis et gâteau basque. Une fois la table débarrassée, nous avons accroché notre panier à une corde pour le faire descendre du haut de la cabane, de quoi amuser la galerie. 

La fameuse corde pour monter/descendre son panier-repas !

Je précise au lecteur que je n'ai jamais campé de ma vie. Alors, dormir dans la nature, c'est une aventure pour moi. Si la campagne, de jour, ne me fait pas peur, la nuit c'est une autre paire de manches. Pluie qui ruisselle le long des feuilles, hululements suspects... La pétoche m'a presque rendue insomniaque. La pause pipi en pyjama, godasses de rando et lampe frontale (fournie par les proprios) à deux heures du matin ne fut pas mal non plus en termes de cocasserie.

Au petit matin, nous avons remonté notre panier qui avait été rempli par Sylvie et Didier de pain, beurre, confiture, croissants, café et jus d'orange. Le café n'était pas franchement bon, mais quel plaisir de prendre le temps de petit-déjeuner le dimanche matin sans pensée parasite. A la belle saison, il est possible de prendre les repas sur la table de la terrasse, ce qui doit également être bien agréable !

J'ai adoré cette expérience qui permet de déconnecter un peu (pas d'électricité donc pas de chargeur donc pas de portable, et devinez quoi ? On survit !) 

Reprise de notre périple le deuxième jour avec une autre ville fort appréciée par le touriste, Sauveterre-de-Béarn, que nous avons visitée, toujours par temps humide. En découvrant les lieux, une dame nous a indiqué que nous pouvions visiter la Tour Monréal, lieu faisant revivre l'histoire de la ville grâce, notamment, à une incroyable maquette réalisée par un passionné du patrimoine sauveterrien : ce monsieur y a passé près de 15 000 heures !

Depuis la tour, on peut descendre près du Gave pour voir le Pont de la Légende, duquel une Reine aurait été jetée pour vérifier si elle était coupable ou non d'infanticide (ils avaient une drôle de conception de la justice française dans les années 1100...). Normalement, le Gave est vraiment une jolie rivière avec sa couleur verte et bleutée. Quand il pleut, ça tourne plutôt au vert caca d'oie, ce qui rompt quelque peu le charme.



Pour conclure notre séjour, nous devions passer à Navarrenx, mais la pluie a eu raison de notre motivation. Une pensée pour notre petit toutou esseulé à la maison a suffi à nous convaincre de rejoindre nos pénates illico-presto (je précise que quelqu'un vient le nourrir quand même hein).

Les bonnes adresses : 

Bistrot 4 Grains
6 Place Jeanne d'Albret
64270 SALIES-DE-BEARN




Les Nids du Béarn
1716 Chem. de Hourcloum
64300 Loubieng

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