A la recherche de la cabane l'Aoulhet

Je vous avais déjà causé du plateau de l'Isarce, qui permet d'avoir une sacrée vue sur la Plaine de Nay. Je l'avais monté une fois, avec mon amoureux, sans aller plus loin que le premier refuge. Notre cher Voisin Hubert (pseudonyme) nous narguait depuis quelques temps déjà, avec ses photos trop classes de levers de soleil sur Facebook. Il nous avait suggéré la balade vers la Cabane de l'Aoulhet, tout en nous vantant ses vues à couper le souffle. Nous avons donc avec Jules et les copains décidé de partir à la recherche de cette dernière (sans les gosses cette fois).


Peu de surprise sur la première portion du trajet, déjà évoquée dans un précédent article : grimpette, clairière, hêtraie puis arrêt au refuge pour le traditionnel pique-nique. 



Mais pas question de nous arrêter là. Nous sommes repartis vers le sud jusqu'au premier point de vue sympa. J'ai compris ce jour-là qu'on habitait tellement au pied des premières montagnes pyrénéennes, qu'en fait, ça nous cachait toute la vue sur les merveilles qu'il y a derrière. Des sommets, dont certains encore enneigés, à ne plus savoir qu'en faire. Réaliser que je vis désormais à côté de pareilles beautés m'a plongée dans un émoi incommensurable. 




L'émoi susnommé n'a pas duré quand Jules m'a mis un joli coup de pression :
Ma chérie de l'amour à moi que j'aime, il serait fort pertinent que tu actionnes la seconde incessamment sous peu car vois-tu, il nous reste trois heures de marche, et là, tu avances à la vitesse d'un limaçon anémié.

Bien sûr, il n'a pas dit ça, mais susceptibilité féminine oblige, c'est ainsi que fut interprété le propos. J'ai interrompu ma contemplation pour accélérer le pas. 

Que de mètres parcourus, à monter, à descendre les crètes, encore et encore (c'est d'ailleurs le nom de la randonnée, "Le Chemin des Crètes", j'aurais dû me méfier). Mon genou souffreteux dans les descentes a commencé à faire des siennes, la fatigue s'en est mêlée, et l'aventure commençait à devenir un peu longuette... et toujours pas de Cabane en vue. Les bons plans de Voisin Hubert, bonjour.



Nous avons ENFIN attaqué le dénivelé négatif, qui ne fut pas un moment de pur bonheur pour les raisons évoquées plus haut. Finalement, nous l'avons trouvée cette fichue cabane mais j'étais tellement au bout de ma vie que je n'ai même pas songé à immortaliser l'instant. Il s'agit en fait d'un refuge avec plusieurs couchages pour les bergers ou les randonneurs, récemment rénové par le village de St-Pé-de-Bigorre.

Plus que 800 mètres avant d'arriver à destination ! La descente, on croit que c'est facile mais ça peut vous esquinter les guiboles bien comme il faut... Notre voiture pour le retour était garée sur le parking près du Monastère de Béthléem (à St-Pé), et bien je crois que jamais dans ma vie je ne fus autant en joie d'apercevoir au loin la silhouette d'un cloître et d'un couvent.

Résultat des courses : 15 kilomètres, 1277 mètres de dénivelé positif pour 5 heures en mouvement. 

J'ai eu des courbatures pendant UNE SEMAINE. 

Quand je vous dis que j'ai morflé sévèrement (bon ça m'empêchera pas d'y retourner, parait que c'est ça la magie du sport).

Et le pire dans tout ça ?

C'est que Voisin Hubert, ce trajet-là, et ben il le fait en courant. 

Y a pas de justice.

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