Douce France, cher pays de mon enfance

Non, je ne me suis pas mise à écouter du Charles Trenet (quoique ça pourrait, vu ma propension à m'éprendre d'artistes dont les dates de sortie des premiers succès coïncident avec les années de naissance de mes géniteurs bien-aimés). Seulement voilà, je traverse une prise de conscience de grande ampleur, puisqu'il y a un an, je franchissais la frontière anglo-française pour un aller simple, vers la Sarthe (et aussi vers l'inconnu, c'est peu dire que je ne faisais pas la maline à l'époque).



Ma réintégration au sein de la population française ne fut point des plus aisées, mais il faut laisser le temps au temps, comme disent les vieux sages. Un an plus tard, un boulot en poche, un toit sur la tête et une vie sociale en marche, je ne peux que m'estimer satisfaite de ma prise de décision de retour au bercail qui à ses prémices me semblait à la limite de l'inconscience. 

On me demande souvent si l'Angloisie me manque, et ce que je préfère entre la patrie qui m'a vue grandir et les terres d'Outre-Manche. Cessons-là de comparer ce qui n'est pas comparable : la vie à l'étranger, ce n'est ni mieux, ni moins bien. C'est différent, c'est tout. Ça c'est pour la théorie.

Dans la vraie vie, il y a quelques aspects de la culture française qui m'ont un peu rebutée au retour. Dans le top 3, la grande gagnante, c'est l'inclination que les autochtones de l'Hexagone ont à ronchonner de façon perpétuelle, pour diverses raisons, surtout quand c'est lundi matin (mais le sourire revient aux alentours du jeudi midi. Si par hasard il y a un jour férié et un pont, alors là, youpi, c'est la fête dans les chaumières). Ou parce qu'il fait beau (mais  comme ça ne va pas durer, râlons par anticipation). 

Je pourrais ajouter à la liste les grèves de train, les déjections canines sur le trottoir, les manifestations, l'indécision masculine (ah non, ça, c'est universel, pardon) ou le fait de me faire ostensiblement reluquer lorsque je tente le port de la jupette, mais ce serait inonder cet article de négativité, et ce n'est point là la vocation de ce blog.


Parlons plutôt de ce qui me paraissait anodin avant de partir à l'aventure mais dont je ne pourrais à présent plus me passer : la bouffe (oui, je sais, elle était prévisible celle-là). Je vous mets au défi de passer 5 ans sans baguette fraîche, époisses, rillettes, pains au chocolat (ou chocolatine, bigre je dois faire preuve de prudence depuis que je m'adresse désormais à un lectorat localisé dans le sud du pays), raclette, fondue, pâté, galettes bretonnes, confit de canard, quiche lorraine, etc etc. Ça, et les RTT.

Sinon. Les news en bref.

Après mon retour de mon épopée canaulaise, j'eus bien vite fait de faire mon deuil de la plage de sable fin puisque je me suis aussitôt envolée pour Rennes, ville qui en dépit de sa proximité avec ma bourgade natale ne m'avait jamais assez inspirée pour que je daigne m'y rendre. C'était sans compter sur une formation (fort intéressante soit dit en passant) qui y était organisée par ma hiérarchie. J'ai profité du déplacement pour découvrir le centre ville, faire le tour de l'église Ste Anne, admirer les façades de l'opéra et traverser la fameuse rue de la Soif (sont au taquet les Bretons, lundi soir et déjà tous au bar, ce n'est donc pas un mythe...)


Par ailleurs mon genou ayant ressuscité grâce aux bons soins du docteur et mes super nouvelles godasses, je cours désormais comme une gazelle, l'élégance en moins, mais peu m'importe puisque ce ne sont plus les yeux doux des pompiers de passage mais mes performances sportives qui me passionnent à présent. Si, si. J'ai souvenance d'avoir pleuré de joie quand j'ai passé le cap des 10 kilomètres. Avec mes collègues coureuses nous causons même de courses, de genou souffreteux et d'amorti de baskets de running à la pause café. Que c'est beau. 

Du mois qui vient de passer, on retiendra également les faits suivants :

- Que le film A Star is Born est chouette, et que j'y ai pleuré toutes les larmes de mon corps (mention spéciale à Lady Gaga qui est décidément bien plus belle au naturel).
- Que cette saison de l'Amour est dans le Pré fut d'une médiocrité sans précédent (j'ignorais qu'évoquer ses ennuis gastriques en phase de séduction était une technique qui faisait ses preuves).
- Que je dois être une Tata formidable parce que les rejetons de mes copines réveillent leur maman le matin en leur demandant où se trouve Tata Pouine.
- Que dans le premier tome de la saga Game of Thrones, je ne comprends pas au moins deux mots par page. De la version française.
- Que depuis que j'ai vu le reportage sur les bouchons lyonnais sur Arte je fantasme sur les quenelles de brochet, le saucisson brioché et la tarte aux pralines roses.
- Que je sais désormais prendre le RER C dans le bon sens et du premier coup, et ça, c'est encore plus miraculeux que toutes victoires ci-dessus évoquées.

Dans un autre registre, c'est bientôt Noël. Que de choix cornéliens se profilent au loin, me voila bientôt ballottée entre le cœur ou la raison. L'utile ou l'agréable. Le besoin ou l'envie. 

Iphone ?
Intégrale de Kaamelott ?
Cours de cuisine ?
Vêtements de course ?

Hum. Problème de riches ?

0 comments