Sous les sunlights des tropiques

Voilà déjà 24 heures que je foule le sol girondin, et j'ai désormais assez de recul pour pouvoir vous en faire un premier compte rendu détaillé. Je mets d'emblée fin au suspense : non je ne suis pas tombée de ma monture (c'est la seule info croustillante qui vous intéresse, je le sais, ne dites pas le contraire... !!)


En venant, j'ai eu la bonne surprise de découvrir qu'un trajet Angers-Bordeaux en train était loin d'être insurmontable (environ 3 heures en passant par St-Pierre-des-Corps). Une excellente nouvelle puisque je suis tombée en amour de celle que l'on surnomme joliment "La Belle Endormie" en 2014, à l'occasion de l'événement "Bordeaux fête le vin".

Je n'ai cette fois pas eu l'occasion de flâner dans les rues bordelaises puisque j'avais rendez-vous avec le chauffeur du mini-bus à 14 heures. J'ai trouvé le moyen de ne pas me rendre devant le bon hôtel Ibis où était convenu le lieu de rendez-vous (peut-être eut-il été judicieux de m'informer qu'il y en avait plusieurs, non je ne suis pas de mauvaise foi) et le Monsieur-de-la-navette m'a houspillée, soit disant qu'il était pressé, et m'a fait comprendre que j'étais un peu cruche, que s'il envoyait des messages aux gens c'était pour qu'ils les lisent. Me suis abstenue de lui dire qu'il y avait une vilaine faute d'accord dans son message, que de fait le propos était un tantinet sibyllin, que par ailleurs je suis en VACANCES et que la seule pression que je peux présentement accepter est blonde, belge et à fines bulles. Bref, ce n'est la qu'un détail qui sera bien vite oublié.

Une heure plus tard, nous sommes arrivés au centre, et là j'ai senti l'ambiance des vacances m'envahir à la vue des palmiers et des transats. L'accueil fut des plus chaleureux. On m'a donné les infos de base et après avoir galéré avec mon mot de passe, j'ai enfin pu pénétrer dans ce qui va me servir de pied-à-terre pour la semaine à venir, à savoir une chambre de deux lits superposés. J'avais prié le Bon Dieu pour avoir un lit au niveau de la terre ferme mais visiblement il avait d'autres chats à fouetter. L'altitude ça a du bon, il paraît. 

Qui dit Lacanau dit plage, et je n'ai pu attendre bien longtemps avant de partir en expédition vers l'océan, qui n'est qu'à 2 kilomètres de mon lieu de villégiature. Quelle joie de tremper mes petits petons dans l'eau de mer et d'entendre le bruit assourdissant des vagues que les surfeurs essayent de dompter. L'air marin me rend poète.

Le soir, les cinquante pensionnaires (la capacité maximale du centre est de 215 personnes) ont été conviés à un pot d'accueil où toute l'équipe était présentée.  Une sangria plus tard, j'ai pu tester la qualité de la becquetance proposée (je valide +++), avant de faire connaissance avec mes copines de chambrée autour d'une petite pinte de Grim' (enfin une demie, j'ai une réputation à tenir)...

Le soir, une animation était organisée par le grand directeur du centre : un quizz par équipes qui testait notre culture générale et autres talents divers et variés...

Le fameux moment que je redoutais.

Le plan foireux, l'embuscade où tu te retrouves à danser le rock'n'roll contre ta volonté avec un pauvre bougre que tu ne connais ni d'Adam ni d'Eve.

Merci, j'ai échappé à ça.

Par contre, je n'ai rien pu faire pour l'avant dernier round quand mon ami le Dirlo m'a invitée avec un grand sourire à me joindre à quelques autres camarades devant tout le monde. But du jeu : quand le monsieur passait devant nous avec son micro, nous devions nous mettre à chanter, peu importe quoi, du moment que nous ne passions pas trois plombes à chercher l'inspiration, sinon c'était élimination d'office.

Un jeu pour moi donc. J'ai tout donné. Brel, Lama, Dalida, Dion (les pauvres), et un petit Bob Dylan qui nous a fait remporter la victoire. J'en viens presque à espérer qu'une soirée karaoké soit organisée, maintenant.

Opération sociabilisation réussie (mais personne ne s'inquiétait pour moi je crois).

Mais venons-en à ce qui nous intéresse, à la raison de ma venue en ces lieux : l'équitation.

Après une courte nuit en raison d'insomnie post-trop-plein-d'émotions, j'avais rendez-vous à 10 heures pétantes au centre équestre localisé à 10 minutes à vélo de la colo. La première épreuve fut de remonter sur un vélo, et la deuxième de trouver ma route, car rien ne ressemble plus à un chemin dans la pinède qu'un autre chemin dans la pinède.

J'ai omis de vous préciser un détail, non des moindres : je suis la seule inscrite sur le séjour équitation (et oui, encore, décidément, c'est une malédiction) mais de fait, j'ai la prof pour moi toute seule, et ça, c'est plutôt chouette.

J'ai donc rencontré Jeannine (pseudonyme), qui m'a demandé de suite quel était mon niveau d'équitation, je me suis empressée d'insister sur mon absence totale de compétence en la matière (une balade en forêt à dos de Shetland en primaire et une semaine dans un centre équestre il y a dix ans, ça ne compte pas).


J'ai dû préparer ma bestiole : brossage, mise en place de la selle, étirement des membres avant de l'animal (je pourrai me recycler dans l'ostéopathie équine si l'assurance ne  m'inspire plus, c'est beau), etc etc. Nous nous sommes rendues dans la carrière, où il a finalement fallu que je grimpe sur l'animal (j'y suis parvenue au premier essai, c'est peu dire que j'étais fière de mon réussissement).

J'ai tout de même galéré un peu au début, mais Jeannine rectifiait au fur et à mesure mes gestes lorsqu'ils n'étaient pas bons, puis elle a décidé de me faire faire du trot. Je faisais moins la fière, parce qu'il y avait un peu trop d'informations encore non assimilées à mon goût... Et là j'ai fait du grand Popo, à savoir qu'au début je n'avais qu'une envie, m'arrêter et prendre la poudre d'escampette, puis une demi-heure plus tard, après y avoir pris goût, j'ai réclamé des tours supplémentaires. Un classique, vous diraient mes géniteurs.

Dans cinq jours je suis une cavalière émérite (on y croit).

Sinon la vie est belle : lecture dans le hamac, footing jusqu'à la plage, dégustation de sorbet au yuzu en marchant les pieds dans l'eau, c'est un bel euphémisme que de dire que pour l'instant, je ne me porte pas trop mal.

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