Je faisais tout un drame à l'idée de souffler ma 29ème bougie. L'arrivée de la trentaine, ça a tendance à me crisper un peu. Idem pour les cheveux blancs qui commencent à se multiplier à une inquiétante vitesse au dessus de mon crâne. Alors pour compenser, j'ai festoyé à foison (ce prétexte...). En famille tout d'abord (la version soft) et avec les copines (la version moins soft).
Des deux soirées, vous ne saurez rien, à part que j'ai enfin mis les pieds au pub "James Joyce" à Angers, dont absolument tout le monde m'a causé, et qui est à ce qu'on m'a dit le lieu de sortie de prédilection des gens de ma génération (et des militaires du coin, mais vous pensez bien que ce détail me laisse dans l'indifférence la plus totale...) Le lieu est sympathique, mais en ce moment j'affectionne plutôt "La Casa de Cuba", ses mojitos et son ambiance latino sur fond de "Despacito".
Toujours-est-il que j'étais partie faire la nouba en ville avec Josette et Frénégonde et quand les festivités se sont achevées, Josette m'a suggéré de rentrer avec elle dans la pampa béconnaise pour un week-end tout en nature et en verdure, suggestion que j'ai bien entendu validée.
Je me suis donc retrouvée embarquée le samedi à la fête des voisins, organisée par les habitants du hameau. C'est le genre d'événement toujours un peu déroutant : c'est soucieux au début parce qu'on sait qu'on ne connait personne, mais il faut y aller quand même pour ne pas passer pour des asociaux finis, on se force à faire la bise à tout le monde, et puis finalement 4 heures plus tard, tout le monde se bidonne autour de bouteilles de gnôle et de liqueur de poire.
Sortie scolaire à l'hippodrome
Le temps fort de cette fin de semaine, c'était l'expédition à l'hippodrome de Craon, en Mayenne. J'étais fébrile comme une enfant que l'on emmène en sortie scolaire, ravie de sortir de ma routine et curieuse à la fois de découvrir un univers totalement nouveau.
Sortie scolaire à l'hippodrome
Dans la famille, on est plus bourricots que canassons à vrai dire. À titre personnel, je ne me sens pas très à l'aise avec ces derniers, question de taille, et je suis toujours dans la crainte d'une ruade impromptue. Par chance, mes séjours chez Josette me permettent d'apprivoiser petit à petit l'espèce, et je commence à assimiler l'idée que l'activité principale du cheval n'est pas d'essayer d'envoyer ses sabots dans ma face mais tout simplement de grignoter sa botte de foin en paix.
J'ai beau prêcher l'ouverture d'esprit, je peux moi aussi être bourrée de clichés. Aussi avais-je en tête que les courses hippiques n'étaient réservées qu'au gratin, à l'élite de la nation, et j'étais un peu nerveuse à l'idée qu'une pécore comme moi aille se retrouver au milieu de la grande bourgeoisie.
En fait, que nenni. Pas besoin de sortir la tenue d’apparat et le beau chapeau (genre Camilla Parker Bowles), puisque l'événement n'était pas trop prout-prout (Dieu merci). C'est même super éclectique : en terme de populace, il y a vraiment de tout. Josette m'a expliqué que ça dépendait des courses, et qu'en l'occurrence celle-ci n'était pas la plus huppée.
L'hippodrome, c'est comme le circuit des 24 heures du Mans, le bruit des moteurs et Brad Pitt en moins : des tribunes, des écuries, une fête foraine et un village rempli de victuailles où se côtoient bouteilles de pineau des Charentes, galettes jambon-emmental et plateaux d'huîtres normandes. C'est à cet endroit que nous nous sommes rendus en premier, les estomacs-sur-pattes du groupe ayant plaidé avec force en faveur du plan "On bouffe d'abord, on avise après".
Une fois le ventre bien rempli, nous sommes allés nous installer dans les tribunes pour assister à une course. Ce fut amusant à regarder, même s'il faut s'y connaître un peu pour apprécier totalement la chose, et assez impressionnant (surtout quand un jockey a chu de son fidèle destrier, mais plus de peur que de mal je vous rassure). Le gars qui commentait parlait tellement vite qu'il était impossible pour une novice comme moi de saisir le sens de son propos. Pour le folklore, j'ai parié 2 euros sur un cheval. J'ai failli gagner 40 cents, mais non... je dois me faire une raison, jamais je ne serai millionnaire.
Après les courses, nous avons fait le tour des écuries, où les chevaux étaient bichonnés après leurs efforts et puis sommes finalement allés en terrasse pour prendre un goûter (un verre de rosé quoi).
Mes camarades étant amateurs et fin connaisseurs du monde équestre, il m'était difficile de participer aux conversations. Je ne me suis pas ennuyée pour autant puisque j'étais en pleine découverte et observation de cet environnement inconnu.
J'ai émis quelques doutes sur l'évolution de l'espèce humaine quand j'ai vu des gens s'entasser voire se piétiner devant le stand PMU dans le seul et unique but de récupérer des stylos gratuits avec le logo de la marque susmentionnée.
J'ai eu également la démonstration sous mes yeux interloqués que les petits vieux, qui sont en temps normal déjà dépourvus de scrupules en terme de respect des files d'attente ne le sont pas moins quand ils sont friqués (j'étais persuadée qu'on leur avait inculqué les bonnes manières, mais a priori non) même quand c'est pour commander une simple crêpe au Nutella au stand de bonne pitance.
Une vraie étude sociologique.
Nous sommes restés jusqu'à la fin de l'après-midi, et sur le chemin du retour, avons admiré la beauté du soleil couchant sur les vallons mayennais, chouette conclusion de mon premier été angevin.
L'amour est dans le pré
Autre grand événement qui mérite d'être mentionné ici : le retour de l'Amour est dans le Pré (ADP pour les intimes) sur M6. J'ai pleinement conscience de perdre ici ma crédibilité et la moitié de mon lectorat (l'autre moitié comprenant ma famille et mes plus fidèles admirateurs, habitués depuis tout ce temps aux improbables fantaisies de mon cerveau délirant.)
La vérité, c'est que je n'en rate pas une miette. Pour la petite anecdote, j'ai même refusé un rendez-vous galant un lundi soir parce qu'il y avait ADP à 21 heures. Et oui, je vous confirme, le jeune homme ne m'a jamais rappelée (ah ah ah).
La vérité, c'est que je n'en rate pas une miette. Pour la petite anecdote, j'ai même refusé un rendez-vous galant un lundi soir parce qu'il y avait ADP à 21 heures. Et oui, je vous confirme, le jeune homme ne m'a jamais rappelée (ah ah ah).
Tous les ans, j'attends la diffusion des portraits avec impatience dans l'espoir de voir passer la présentation d'un bellâtre rustique entre 29 et 40 ans (la fourchette s'élargit au fur et à mesure que j'avance dans l'âge et que je revois mes exigences à la baisse). Bon, c'est aussi une bonne excuse pour nous retrouver avec mes comparses autour de pâtés, fromages, pains divers et variés pour une partie de franche rigolade. Alors oui, je me moque un peu, et c'est pas joli joli (et surtout très mauvais pour mon Karma - mais parfait pour mes abdominaux -), en revanche je sais aussi m'émouvoir de nos agriculteurs qui, parfois un peu maladroits, galèrent à exprimer leurs sentiments à leurs prétendantes. Et puis, les images de la cambrousse au lever du soleil avec les lapins qui gambadent dans la rosée, c'est tout à fait coquet et bucolique.
Les crûs précédents m'avaient déjà régalée, avec Monique l'hélicicultrice (éleveuse d'escargots) qui par ses sorties remarquables m'avait amenée à me demander quelle substance hallucinogène se dissimulait dans la bave des gastéropodes, ou Paulo qui lançait des "mon bébé d'amour" à sa douce au bout de deux jours. Côté prétendantes, je n'étais pas en reste avec entre autres Louise qui clamait sur sa chaîne Youtube que se tartiner de l'urine sur le faciès c'est excellent pour l'épiderme.
Les crûs précédents m'avaient déjà régalée, avec Monique l'hélicicultrice (éleveuse d'escargots) qui par ses sorties remarquables m'avait amenée à me demander quelle substance hallucinogène se dissimulait dans la bave des gastéropodes, ou Paulo qui lançait des "mon bébé d'amour" à sa douce au bout de deux jours. Côté prétendantes, je n'étais pas en reste avec entre autres Louise qui clamait sur sa chaîne Youtube que se tartiner de l'urine sur le faciès c'est excellent pour l'épiderme.
Cette année donc, rebelote. Mon cœur avait à la diffusion des portraits flanché pour Emeric, pépiniériste et apiculteur de 32 ans, sexy en diable. Mes collègues m'avaient tannée pour que je lui écrive, mais je n'étais guère inspirée par les abeilles, les sapins et la perspective d'aller me perdre dans le fin fond du Finistère nord. Par la suite, la béatitude a laissé place au dédain, parce que l'éphèbe, étant tout à fait au courant de l'effet qu'il provoque sur la gent féminine, en devient légèrement désagréable. Du style : "Oui je suis un beau gosse". Que c'est détestable.
Le programme a repris depuis trois semaines et c'est avec plaisir que j'assiste aux idylles naissantes et surtout aux grands moments de solitude durant les speed dating, quand les deux candidats se regardent dans les yeux, point trop à l'aise, et abandonnés par l'inspiration pour lancer la conversation. En revanche, quelle cruauté de faire débuter le programme à 21 heures 15. N'en déplaise à M6, j'ai école le mardi matin moi, et passé 22 heures, c'est pisse-mémé et au dodo, du coup, je rate TOUS les trucs bien. Heureusement il y a le replay, comme ça j'ai pu voir la prétendante de Raoul qui s'en allait biberonner les agneaux en robe blanche et sandales compensées. Pas Dieu possible de voir ça.
Je me surprends parfois à m'imaginer ce que ça donnerait si moi aussi, je postulais pour envoûter un bel agriculteur et faisais un séjour à la ferme, avec ma belle cotte et mes bottes en caoutchouc. Puis la raison reprend le dessus, et me rappelle que la petite Popo, avec sa maladresse légendaire (et son équilibre instable, surtout quand le sol est un peu gras) et ses citations pleines de sagesse en patois sarthois telles que "Toute berbis qui bêle perd la goulée" (en roulant les "r" s'il vous plait !), et bien elle n'est absolument pas montrable au grand public.
Par contre, vous, je vous assure que vous passeriez un été délicieux devant M6 (rires).


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