Lundi, la déprime a commencé à poindre le bout de son nez, car je quittais le pays le soir même. Mais en attendant, le soleil était revenu (avec des températures redescendues jusqu’à -2 degrés). Notre Sidonie n’étant pas très en forme, c’est seule que je suis allée rejoindre Aspasie pour la dernière dégustation du séjour : la viande de chien. J’entends déjà le public crier au scandale, s’insurger et blâmer mon absence de cœur. Je ne rentrerai pas dans le débat sur la consommation de viande de chien, ni de viande en générale : je suis omnivore, je suis curieuse donc j’avais envie de goûter, et non ça ne fait pas de moi une mauvaise fréquentation.
Nous nous sommes rendues dans un restaurant un peu en retrait de la circulation. J’ai cru comprendre que les restaurants proposant de la viande de chien ne le crient pas sur tous les toits. Toujours est-il qu’un petit papy nous a servi à chacune un grand bol de bouillon avec des morceaux de viande. Au niveau du goût, c’est loin d’être mauvais (assez fort toutefois, ça m’a rappelé le mouton), mais je ne pense pas que j’en mangerai une seconde fois.
Aspasie m’a abandonnée pour aller s’occuper des petits, et j’ai pris le métro pour retrouver Sidonie et je l’ai accompagnée jusqu’au palais de Gyeongbokgung, qu’elle tenait à visiter. Le timing était impeccable, car nous sommes arrivées pile-poil à l’heure de la relève de la garde, annoncée par des gros coups de tambour qui ont retenti dans la cour principale.
J’ai ensuite laissé Sidonie pour aller récupérer mes valises à l’auberge, et rejoindre Aspasie chez elle. Quel périple ! Je suis arrivée à temps pour qu’on emmène le petit au cours de taekwondo. Dans l’heure qui a suivi, je suis allée dévaliser le supermarché du coin (il me fallait absolument de la poudre pour faire du latte au thé vert à mon retour au bercail), puis nous sommes retournées chercher David.
J’avais ouï dire que son professeur était loin d’être vilain et c’était donc un devoir pour l’esthète que je suis d’aller vérifier les fondements de cette rumeur. La chance nous a souri : le petit monsieur était là à notre arrivée, dans l’ascenseur avec des marmots en tenue de combat. Il restait assez de place pour nous deux, nous ne nous sommes pas faites prier pour rejoindre le groupe, vous pensez bien. Oui, sauf qu’entre temps, je me suis souvenue que l’odeur du bouillon du midi s’était imprégnée dans mes vêtements et mes cheveux. Il a dû être content, le professeur canon, avec les deux petites minettes devant lui qui empestaient le toutou. Grand moment de solitude.
Je suis restée avec Aspasie jusqu’à vingt heures, heure à laquelle je devais quitter les lieux pour prendre le métro jusqu’à l’aéroport. C’est les larmes aux yeux et le cœur serré que nous avons fait nos adieux déchirants.
Au moment où j’écris ces mots, cela fait une semaine que je suis rentrée. Je me suis remise du jet-lag et mon foie me remercie d’avoir réintroduit dans ma diète fruits et légumes frais.
J’écoute en boucle les musiques entendues pendant le séjour et chacune me rappelle un endroit, une anecdote, un moment de franche poilade.
Le Coréen ne me semble plus imprononçable, peut-être même bien que je vais m’y mettre un jour.
J’ai tout simplement adoré mon séjour à Séoul, le vocabulaire me manque pour décrire à quel point je me suis amusée dans cette ville. Je ne crois pas être capable d’y vivre sur le long terme, mais je n’exclue pas la possibilité d’y retourner un jour, avec les filles bien évidemment…
… Si les Coréens veulent encore de nous !
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