Le mercredi, le temps était toujours au beau fixe, et c’est d’humeur guillerette que nous avons pris le métro en direction du parc Naksan, havre de verdure sur une colline qui domine le centre-ville de Séoul. Nous avons longé d’autres fragments de la muraille, et pris plein de selfies avec les buildings et la Seoul Tower en arrière-plan.
Le midi, nous sommes parties faire la queue pour un petit restaurant qui ne payait pas de mine, mais qui est réputé pour le menu fantaisiste qu’il propose : pizza accompagnée de miel, soupe de nouilles, et ddeokbokki. Du très léger donc. J’oubliais de mentionner le porc pané inclus dans le menu que nous avons choisi, pour compléter notre débauche alimentaire.
C’est la peau du bidon bien tendue que nous sommes parties à la recherche du raccoon-coffee dans laquelle nous devions nous rendre. Le principe est le même que celui du cat-coffee, sauf qu’à la place de minous, ce sont des ratons laveurs (notez qu’il existe une version avec des moutons, ils sont fous ces Coréens.)
Entre deux gorgées de latte au thé vert et deux bouchées de glace pilée au chocolat, nous pouvions aller à l’extérieur du bâtiment, sur une terrasse couverte, pour admirer et caresser un gros raton laveur. Le seul moment amusant c’est quand cette petite bête curieuse s’est mise à fouiller dans les poches d’un autre client. Sinon, elle restait planquée dans son coin à jouer avec un canard en plastique. L’attraction n’était donc pas bien transcendante mais nous ne sommes pas ennuyées pour autant puisque nous nous sommes livrées à une analyse sociologique des couples coréens, qui pullulaient autour de nous. Il n’y a pas à dire, les hommes là-bas ont un niveau de galanterie et d’attention qui dépassent tout ce que je pouvais imaginer : ils tiennent le sac à main de leur copine sans broncher ou leur essuient la bouche quand il leur reste un bout de chantilly sur les lèvres, entre autres. C’est à cet instant que j’ai pris conscience que j’allais tomber de bien haut en retournant dans mon village de sauvages mal dégrossis.
En écrivant ces mots, j’ai l’impression que ce jour-là nous avons vraiment passé notre temps à nous remplir la panse. Ce n’est peut-être finalement pas qu’une impression : dans la soirée, nous avons franchi le perron d’un restaurant spécialisé dans le plat d’intestins. Il faut que savoir qu’avant de partir, j’avais envie de goûter les mets les plus insolites (pour ne pas dire complètement dégueu’) que cette contrée lointaine avait à nous offrir.
Bon, l’intestin en soi, ce n’est pas folichon, mais la friture et la matière grasse autour ainsi que les verres de soju ont fait passer le tout. On a squatté dans le restaurant jusqu’à ce qu’on se sente de trop, c’est à dire jusqu’à ce que toute la clientèle ait quitté les lieux et que le personnel se mette à dîner devant nous. Un marqueur était à disposition du client pour écrire des mots doux sur le mur, Aspasie a donc immortalisé notre passage en ces lieux par un “FRANCE WAS HERE”, avec nos initiales.
Ensuite, direction : le karaoké ! Nous nous sentions très en voix ce soir-là (enfin le soju devait sûrement y être pour quelque chose). Nous avons ainsi massacré les plus grands tubes qui ont bercé notre enfance et notre adolescence. Lady Gaga, Spice Girls, ou encore Adele, nous vous présentons nos plus sincères excuses. Cela étant dit, à chaque fois nous que nous étions sur le point de partir, l’employé de l’accueil nous rajoutait quinze minutes au compteur (on loue normalement la salle pour une durée limitée, en général une heure). Avec Sidonie, nous avons cru naïvement qu’il était impressionné par notre prestation, mais en fait non, c’était juste pour montrer aux gens qui arrivent que c’est la folle ambiance là-dedans et que tout le monde s’amuse. C’est donc épuisée et la voix cassée que j’ai retrouvé le confort discutable de mon lit.
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