Un été béarnais

Me voilà revenue dans les (trop) plates contrées angevines après trois semaines à vadrouiller. Vraiment, c'est une belle invention les vacances, et en cette année troublée, c'est peu dire qu'elles étaient particulièrement attendues. Résumé de mes excursions au son du cri du milan. 

J'ai profité de la localisation de mon lieu de villégiature dans le fin fond de la plaine de Nay pour découvrir les coins secrets des environs. De courtes balades à pied au départ de Lestelle-Bétharram permettent de profiter à la fois du Gave de Pau et des jolis reliefs verdoyants. A noter qu'on y croise parfois des troupeaux de vaches sur la route. J'ai beau avoir la ruralité dans le sang, c'est toujours surprenant (c'est que je n'assiste que très rarement à tel spectacle dans les rues d'Angers). 

La présence d'un centre équestre à proximité m'a poussée à remonter à cheval. Si j'ai perdu tout le vocabulaire technique acquis pendant mon stage d'équitation il y a deux ans, j'ai constaté avec soulagement que j'étais toujours apte à grimper sur ma monture sans recours à quelconque escabeau ou tabouret et à la mener à peu près où je voulais. La balade a duré trois heures (plus une pause pique-nique) avec des montées, des descentes, du trot et de la rivière (de l'aqua-poney donc).



L'activité la plus épique du séjour fut la découverte du parc Laruns Aventures. Le topo : la gorge du Hourat, à Laruns, avec de la flotte dans le fond, une falaise abrupte de chaque côté, et, surtout, des tyroliennes, au nombre de 11. Notre copain Florimont (pseudonyme) nous avait joyeusement suggéré l'idée d'essayer cette attraction tout fraîchement ouverte, et sur le coup, nous avions tous trouvé la perspective de jouer les équilibristes follement trépidante. 

Jusqu'au jour J. Nous sommes arrivés et avons annoncé la couleur au monsieur de la guitoune d'accueil en présentant notre bande de joyeux drilles et notre ribambelle de Schtroumpfs. Tous de bonne humeur, levés au petit matin pour l'occasion. Il nous a regardés sans dissimuler son grand scepticisme, à l'évidence peu convaincu par notre capacité à franchir les obstacles à venir. 

Il nous a expliqué sur un parcours pour-de-faux comment fonctionnait le schmilblick. En fait, on porte un baudrier avec, à la fois, une "ligne de vie" très très solide qu'on ne détache jamais au grand jamais pendant le parcours, et une poulie pour les descentes en tyrolienne. Ça a commencé à flipper sévèrement dans les rangs. "Ah ouais mais en fait je suis pas sûre que je veux le faire," ai-je entendu du côté des mamans.

Trop tard, nous étions engagés, en rang d'oignons, à gravir l'escalier vers la première descente. Sur tout le groupe, une seule personne s'est ravisée (oui, on a le droit de changer d'avis quand même). Je suis passée la dernière, pas trop stressée (l'exercice ne m'était pas inconnu) et j'ai, comme ils disent les jeunes, "kiffé grave".

D'ailleurs, tout le monde a adoré l'expérience. Il y a des passages un peu délicats entre deux tyroliennes car il faut tenir en équilibre sur des petites plateformes, mais c'est grandement faisable (sous réserve de ne pas être sujet au vertige, évidemment). Le guide a eu au début tendance à dramatiser les choses, mais je suis persuadée que c'est fait exprès pour dissuader celles et ceux susceptibles de faire un coup de Calgon dans le milieu du parcours. J'ai appris en papotant avec lui que quelques jours plus tôt il avait mis deux heures trente à récupérer une jeune personne complètement tétanisée au dessus du vide.

En ce qui nous concerne, il a conclu en disant qu'effectivement, c'était pas gagné au début (en même temps on lui a annoncé d'emblée qu'on avait festoyé la veille) mais que ça s'était très très bien passé. Du coup, j'ai pour ambition de tester tous les parcours de tyroliennes du 64 (et puis du 65, à y être).

Comme les portables et tout ce qui est susceptible de dépasser des poches sont à laisser dans la voiture, je n'ai pas pris de photos, en revanche, comme l'endroit vient d'ouvrir, il y a quelques articles en ligne sur le sujet : Laruns, frissons garantis avec la nouvelle tyrolienne des gorges du Hourat, Sud Ouest


Citons également mon court passage à Pau où j'ai pu découvrir la Fnac le Boulevard des Pyrénées : il s'agit d'une rue depuis laquelle on peut admirer en toile de fond un bout de la chaîne des Pyrénées (et surtout le Pic du Midi d'Ossau). Selon la météo, les montagnes paraissent plus ou moins lointaines, et les photos ne rendent pas très bien. Sinon, je suis allée saluer la statue de notre bon vieux Henri IV. Rappelons que le monarque est né à Pau (d'ailleurs le château de Pau fait partie de ma to-do list). 


J'ai en outre voulu profiter des fortes chaleurs pour jouer la pin-up en bikini près de la piscine, mais j'ai malencontreusement mis la main aux abords d'un nid de guêpes vicieusement dissimulé sous le dossier de mon bain de soleil. Prise pour cible par une sentinelle en furie, j'ai alors bien vite vu mon annulaire enfler comme une saucisse cocktail. Une scène inoubliable s'est ensuite jouée dans le huis clos du jardin, celle de Jules se lançant vaillamment à la chasse à l'hyménoptère vindicatif à coup de pschitt. Sa dulcinée (moi, l'innocente victime, donc), en proie à une crise de panique et qui, persuadée qu'elle allait passer l'arme à gauche, s'est laissée défaillir sur le canapé. Plus de peur que de mal puisque les soins prodigués par mon cher et tendre ont permis un rapide déboudinage (néologisme du jour) du membre meurtri.

La veille du départ, nous nous sommes octroyé une petite journée détente au bord de l'océan, et comme les plages béarnaises se font rares, nous avons pris la route vers le Pays Basque, qui a lui aussi l'air de receler de jolis endroits à découvrir. En arrivant sur le sable chaud, nous avons croisé Bixente Lizarazu qui faisait son petit tour de vélo. Nous avons pris un sacré coup de vieux quand nous avons dû expliquer aux petits qui était l'individu (c'est que ça commence à remonter cette histoire de France-Brésil 1998). 

Ah la plage...

Le sable qui s'incruste dans les sandalettes et le soleil qui vous crame l'épiderme à travers le parasol (parce que la crème solaire achetée et utilisée une fois un an plus tôt est périmée bien sûr). Les gosses que vous laissez vadrouiller dans les rochers pour qu'ils vous laissent lire votre bouquin en paix et qui reviennent, le regard fier, avec, dans la main, une demie pince de crabe en état de décomposition avancé (et qu'il faut absolument rapporter à la maison, parce que ça ferait une chouette déco' sur le buffet de la salle à manger).

Par ailleurs, notre karma a gagné quelques points bonus quand nous avons sauvé une Anglaise enfermée dans les toilettes automatiques de la plage. A sa décharge, les explications pour ouvrir la porte étaient indiquées en espagnol, en basque et... en braille. Cette détresse dans son regard quand nous avons ouvert la porte.


Le reste du temps fut consacré à ne rien faire d'intelligent (et Dieu sait que j'ai grande maîtrise de cet art), comme tenter de faire passer un bouledogue français à travers un cerceau, jouer avec la trancheuse à pain en libre-service du Super U (avec les copines hein, pas toute seule) ou chanter Patrick Bruel à tue-tête (c'est moche mais je deviens groupie de Patoche).

Voyez que je ne me suis encore point ennuyée.

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